Money Lisa

C’était un 30 septembre… comme le jour où je mets ces photos en ligne..

Mais un 30 septembre d’un autre siècle…. la fin du précédent…. 99, il y a 19 ans… en ce temps là:
-On utilisait encore des rouleaux de films,
-Les ordis ne servaient qu’à la gestion,
-Internet balbutiait …

-Et en ce temps-là, Money Lisa tenait le haut du pavé de la scène rock Niçoise …
-Nico, le bûcheron des Landes, fragmentant le temps à coup de grosse caisse et de roulements de fûts
-Chris « tirant des cordes de sa basse des sons hallucinants, faisant bondir les petits du tapir au fond des entonnoirs »
-Ilitch déchirant l’air à coup de riffs de gratte, faisant hurler les larsens, nous filant des baffes à grand coups de watts
-et Fox fragmentait l’espace en sautant de jar’ à cour, disparaître au lointain, pour remonter à la face tout en hurlant dans son micro….

 

Leur son et leur musique étaient magique, à la rencontre entre rock, funk, punk & métal… une reprise de « Mona Lisa » (d’où leur nom) qu’Higelin n’aurait pas renié; d’une joie sauvage, et bien d’autre compos d’une énergie brute, et brutale, une main qui vous jetait en l’air, puis vous rattrapait pour vous renvoyer encore plus haut…

L’un des rares groupes qui pouvait jouer leurs compos, qui replissaient salles et pubs de leurs fans…

Vous le savez, on vous l’a assez dit… mais vous avez laissé un vide quand vous avez arrêté…

Pour ceux qui s’intéressent à la technique, à l’époque je shootais avec un EOS 650 avec un 28/105 4-5.6 et chargé en Ectar 1000; et de l’autre main de Ilford 400 pousser de 5 diaf (3200) derrière un 50/1.8 sur mon EOS RT… le traitement poussé donnant ce N/B au grain élevé, parfait pour une musique aussi dure.

Pour ceux qui ont la nostalgie de l’argentique, à cette époque où pour faire des photos il fallait une certaine maîtrise, qui n’était pas donnée à tous.

Cette nostalgie s’oublie vite, quand on retrouve ces négas au développement loupé (malgré le prix) pellicule perdue, trace de fuite de lumière au niveaux des pérfos, les code-barres qui se transféraient sur les images car les rouleaux ré-enroulaient avant d’être secs, et que dire du temps perdu à changer les cartouches dans le noir, à scanner les négas; la def., finalement bien limitée, les résultats hasardeux que l’on ne découvre qu’au tirage …

Oui la péloche a un grain difficilement imitable.. mais je ne reviendrais pas en arrière… Mes deux argentiques sont toujours au fond d’un tiroir, et je ne suis pas sûr d’avoir envie de les ressortir…